Bibliothèque de la Dante : acquisitions de décembre 2024

Premio Strega 2024 : L’età fragile de Donatella Di Pietrantonio 

Une deuxième vie sur le grand écran pour L’età fragile. Après avoir remporté le prix Strega 2024, équivalent du Goncourt en Italie, le roman de Donatella Di Pietrantonio a été acquis par Indigo Film et HT Film. Paru aux éditions Einaudi, il s’agit actuellement du livre le plus vendu en Italie.  L’Età fragile raconte la fragilisation d’une famille suite à l’irruption d’un traumatisme, la complexité d’une relation mère-fille appesantie par le silence. Membre du comité de sélection du prix Strega 2024, le psychiatre Vittorio Lingiardi définit le roman comme « un ouvrage qui guérit les blessures en les nommant, écrit par une femme qui connait le miracle des mots et le sang des plaies. » Si le roman n’a pas encore été traduit dans la langue de Molière, trois œuvres de Donatella Di Pietrantonio sont parues en français entre 2018 et 2023. Le dernier, Borgo Sud (Albin Michel, trad. Laura Brignon), est une immersion dans le quartier des pêcheurs de Pescara, ville natale de la narratrice, qui se replonge dans ses souvenirs familiaux.*

Premio Campiello 2024 : Alma de Federica Manzon

Le retour à Trieste d’Alma ne dure que trois jours. Elle a fui la ville pour se construire une nouvelle vie au loin, et elle est revenue pour recueillir l’héritage inattendu de son père. Un homme sans racines qui détestait le culte du passé et de ses legs, un père plein de charme mais insaisissable, qui allait et venait de l’autre côté de la frontière, sans que l’on puisse savoir quel travail il accomplissait là-bas, sur l’île, à l’ombre des « yeux de vipère » du maréchal Tito. À Trieste, Alma redécouvre une carte oubliée de sa vie. Elle retrouve la belle maison dans l’allée de platanes, où elle a passé son enfance grâce à ses grands-parents maternels, gardiens de la tradition centre-européenne, des cafés cultivés et mondains, à des années-lumière du désordre bruyant de sa maison, « où les gens allaient et venaient, et où il semblait que les vêtements n’avaient jamais été sortis de leurs valises ». Elle retrouve la maison du Karst, où ils ont soudain déménagé et où est arrivé Vili, le fils de deux intellectuels de Belgrade, amis de son père. Vili qui, du jour au lendemain, est entré dans sa vie, effaçant une fois pour toutes l’Autriche-Hongrie. C’est des mains de Vili, qui a été « un frère, un ami, un antagoniste », qu’Alma doit recevoir l’héritage de son père. Mais Vili est la dernière personne qu’elle souhaite revoir. Les trois jours qui culminent avec la Pâque orthodoxe deviennent ainsi la ligne de partage des eaux entre ce qui a été et ne pourra jamais revenir – l’enfance, la liberté, la Yougoslavie de son père, l’air séduisant respiré à l’ombre de la frontière – et ce qui sera. Federica Manzon écrit un roman où l’identité, la mémoire et l’histoire – personnelle, familiale, des pays – se cherchent et se dérobent continuellement, faisant de Trieste un point de vue à partir duquel nous observons nos difficiles tentatives pour comprendre qui nous sommes et où se trouve notre maison.*

Premio Bancarella 2023 : La Portalettere de Francesca Giannone

Salento, juin 1934. À Lizzanello, petit village de quelques milliers d’âmes, un bus s’arrête sur la place principale. Un couple en sort : lui, Carlo, est un fils du Sud et il est heureux d’être de retour chez lui ; elle, Anna, sa femme, est belle comme une statue grecque, mais triste et inquiète : quelle vie l’attend dans cette terre inconnue ? Même trente ans après ce jour, Anna restera pour tous « l’étrangère », celle qui est venue du Nord, la différente, qui ne va pas à l’église, qui dit toujours ce qu’elle pense. Et Anna, fière et anguleuse, ne se pliera jamais aux lois non écrites qui emprisonnent les femmes du Sud. Elle réussira également grâce à l’amour qui la lie à son mari, un amour dont la force sera douloureusement évidente pour le frère aîné de Carlo, Antonio, qui est tombé amoureux d’Anna dès qu’il l’a vue. Puis, en 1935, Anna fait quelque chose de vraiment révolutionnaire : elle participe à un concours postal, le remporte et devient le premier facteur de Lizzanello. La nouvelle fait lever le nez aux femmes et suscite des rires moqueurs chez les hommes. "Ça ne durera pas", ricane quelqu’un. Et au contraire, pendant plus de vingt ans, Anna deviendra le fil invisible qui unit les habitants de la ville. D’abord à pied, puis à vélo, elle livrera au front des lettres de garçons, des cartes postales d’émigrants, des missives d’amants secrets. Sans le vouloir - mais surtout sans que la ville le veuille - le facteur va changer beaucoup de choses à Lizzanello. Anna, c’est l’histoire d’une femme qui voulait vivre sa vie sans conditionnements, mais c’est aussi l’histoire de la famille Greco et de Lizzanello, des années 30 aux années 50, en passant par une guerre mondiale et les revendications féministes. Et c’est l’histoire de deux frères inséparables, destinés à aimer la même femme.* « Francesca Giannone nous entraîne dans un grand roman historique et d’apprentissage, tissé de maturité et de sagesse, qui parle à chacun de nous de la manière dont un fragment de vie contient et peut restituer le cosmos tout entier. » Io Donna. « Giannone rassemble les morceaux d’une vie à travers trente ans de mémoire personnelle et historique, avec entêtement et délicatesse. » La Repubblica.  « Le facteur cache une âme forte, celle des histoires marginales et sauvegardées. » Nadia Terranova, Tuttolibri - La Stampa.

Premio Bancarella 2024 : Il cognome delle donne de Aurora Tamigio

« Le nom des femmes », premier roman de Aurora Tamigio (Palerme - 1988), raconte une épopée familiale qui se déroule en Sicile tout au long du XXe siècle, avec au centre les événements de l’ancêtre Rosa et ensuite les mésaventures des enfants et petits-enfants ; dans une course de relais idéale entre cinq femmes. L’histoire du changement d’époque devient un hommage à la force, à la solidarité et au courage féminins. Tamigio, qui a grandi à Milan, diplômée en histoire de l’art contemporain, travaille comme rédacteur pour des entreprises des secteurs de la technologie et du design.*

*Commentaires de Claude CARRAU

Il poeta favoloso - Vita di Giacomo Leopardi

L’Infinito raccontato ai ragazzi

(cadeau de la Scuola Dante Alighieri de Recanati)

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